Fabriquer soi même ses remèdes maison 2/2

 Transformez vous même vos plantes médicinales

Deuxième partie (II)

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CONCENTRÉS LIQUIDES

 

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Cette expression porte souvent à confusion car ce qu’on appelle une teinture en herboristerie traditionnelle ne sert pas à teindre proprement dit. Il s’agit en réalité d’une macération de longue durée de plantes médicinales dans l’alcool de laquelle résultera un concentré liquide habituellement consommer sous forme de gouttes en interne. L’alcool a la réputation d’être le plus puissant des solvants. Le terme «solvant» correspond au liquide dans lequel les plantes sont macérées (alcool, vinaigre, glycérine etc.); ce dernier a la capacité d’extraire et de conserver les différentes substances curatives des plantes. Le pourcentage d’alcool utilisé varie habituellement entre 20% et 94%. Dans le cas des plantes contenant des résines, beaucoup d’huiles essentielles ou alors des plantes plutôt coriaces, on recherche un pourcentage d’alcool plus élevé. Mais en général, un alcool à 40% comme la vodka fait bien l’affaire ! Les teintures se conservent pendant des années et ne nécessitent que peu de plantes pour être fabriquées.

Méthode traditionnelle

– Utiliser pour cette méthode des plantes fraîches cueillies le jour même (faire macérer les plantes séparément)

– Hacher la plante à l’aide d’une planche et d’un bon couteau

– Remplir presque à rebord un pot de verre préalablement stérilisé (voir Stérilisation et étiquetage) avec la plante hachée

– Remplir une deuxième fois le pot avec l’alcool choisi de manière à recouvrir complètement la plante. Il est préférable de sélectionner un pot qui conviendra parfaitement à notre quantité de plante, c’est-à-dire qu’il ne restera aucun espace une fois la plante immergée dans l’alcool

– Refermer le pot et bien étiqueter (voir Stérilisation et étiquetage)

– Entreposer à l’abri de la lumière pendant 6 semaines en brassant le pot si possible tous les jours

– Si le niveau d’alcool baisse les premiers jour (il est plus prudent de vérifier) il sera alors nécessaire d’en rajouter pour que la plante demeure immergée

– Après 6 semaines, filtrer la préparation à l’aide d’un filtre à café non blanchi, de plusieurs épaisseurs de coton à fromage ou d’un tissu par exemple puis l’embouteiller dans une ou plusieurs bouteilles de verre ambré bien étiquetée(s) (voir Stérilisation et étiquetage)

Certains utilisent un ratio poids:volume précis afin d’en arriver à une concentration constante et connue. Le ratio le plus fréquemment employé en ce qui concerne les plantes fraîches est de 1:2, c’est-à-dire une part en grammes de plantes pour deux parts en millilitres d’alcool. Il est tout aussi faisable de réaliser une teinture avec des plantes séchées quoique ce ne soit pas l’idéal pour certaines herbes. Le ratio moyen est alors de 1:5.

 

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Les vinaigres aux plantes ont certaines vertus médicinales qui seraient dommage de ne pas utiliser : Ils sont antiseptiques, et en usage externe, certains permettront de soigner toutes sortes de maux, des irritations de la peau aux migraines ; d’autres en usage interne, sont toniques ou prophylactiques . Ils sont également utilisés dans les produits de beauté .

Le vinaigre de cidre de pomme biologique constitue un autre solvant intéressant, excellent pour la santé, c’est le meilleur pour faire son vinaigre aux herbes . Il reconstitue le film acide de l’épiderme et forme un ingrédient traditionnel des lotions de la peau et des cheveux .

Pour atteindre un plus grand pouvoir d’extraction, il est idéal d’utiliser un vinaigre à 8% d’acide acétique (non nécessaire pour un vinaigre strictement culinaire). Le vinaigre de cidre est excellent pour extraire les vitamines et minéraux en plus d’être lui même bourré de substances minéralisantes.

Il est donc idéal pour des plantes nutritives et toniques qu’on peut consommer quotidiennement comme l’ortie, le framboisier, l’avoine, le pissenlit etc. Il extrait aussi plusieurs alcaloïdes, les tanins, les principes amers…

Certains herboristes préfèrent n’employer que ce solvant puisqu’il représente en lui-même un remède et un aliment de choix. Les vinaigres se conservent moins longtemps que les teintures quoiqu’ils peuvent très bien survivre plusieurs années. On les confectionne exactement comme les teintures et, pareillement à ces dernières, ceux-ci s’utilisent en interne mais peuvent aussi servir de liniment (préparation servant à frictionner certaines parties du corps) ou être ajoutés aux compresses, bains, etc…


1449519328GLYCÉRÉS

Voici un troisième solvant populaire en herboristerie traditionnelle: La glycérine végétale. La glycérine est un liquide transparent, inodore, à la consistance sirupeuse et au goût sucré, issu des corps gras. Encore une fois, on prépare un glycéré comme on le ferait pour une teinture. Il est toutefois préférable de toujours diluer la glycérine au préalable avec de l’eau distillée car celle-ci peut être légèrement irritante à l’état pur. Le pourcentage de glycérine varie généralement de 50 à 80%. Plus la plante contient elle-même de l’eau, plus la concentration de glycérine sera élevée et au contraire, moins il y a d’humidité, plus on diluera la glycérine. Les glycérés ont une durée de vie et une concentration un peu moins importantes que les teintures. Par contre, ils conviennent bien aux personnes qui ne peuvent absolument pas consommer d’alcool ainsi qu’aux enfants qui apprécient sont goût sucré. On peut rajouter les glycérés aux sirops comme agents de conservation.

 

 

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PRÉPARATIONS À BASE D’HUILE

 

ea7da572f507e49aac8fdec55d615f27HUILES INFUSÉES

Les huiles végétales dans lesquelles ont a fait macérer des plantes médicinales font également partie de la pharmacopée des herboristes. Quoique l’huile d’olive soit la plus populaire, les huiles d’amande douce, de sésame, de tournesol ou de pépin de raisin représentent autant d’options intéressantes. On utilise pour ce procédé des plantes fraîches ou séchées. Pour une première expérience, il peut être plus facile d’opter pour les plantes séchées qui auront moins tendance à créer des moisissures. Si vous décidez d’utiliser des plantes fraîches, assurez-vous de les cueillir par temps ensoleillé une fois que la rosée s’est dissipée puis de les laisser faner quelques heures afin que l’excédant d’humidité s’évapore.

Après on choisit de procéder à une macération à froid ou à chaud. La macération à froid s’exécute de la même façon qu’un concentré liquide. L’idéal pour une macération à chaud est de chauffer la préparation le plus longtemps possible à une température la plus douce possible. L’herboriste James Green, recommande de ne pas chauffer l’huile à plus de 37,78° et cela  en utilisant un bain-marie,  ou une yaourtière.

Je vous propose plusieurs méthodes:

  • Utiliser une cocotte minute ou une mijoteuse pour deux à quatre heures seulement puisque la température y est plus élevée
  • Mettre l’huile et la plante dans un plat avec couvercle allant au four et chauffer à la plus basse température possible pendant quelques heures
  • Mijoter l’huile et la plante au bain marie pendant 30 à 60 minutes ou même 3 à 4 heures selon les sources (attention pour ne pas vous retrouver avec des « plantes frites » car la température de l’huile peut augmenter rapidement)

 

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En réalité fabriquer un onguent est très simple !

Comment faire ? Le principe consiste à chauffer un mélange d’huile(s) infusée(s) et de cire d’abeille jusqu’à ce que cette dernière fonde. Mettez-y un quart de tasse de cire d’abeille en petits morceaux (ou davantage pour un onguent plus solide) pour une tasse d’huile. Il s’agit ensuite de verser le mélange dans de petits pots pendant qu’il est encore liquide. Tout simplement ! Et rien ne vous empêche d’y ajouter d’autres ingrédients tels de la vitamine E liquide, des huiles essentielles ou des teintures…. laissez votre imagination prendre le dessus !

 

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STÉRILISATION ET ÉTIQUETTAGE

L’hygiène étant primordiale, il est préférable de stériliser les pots et bouteilles de verre servant à la macération et à l’entreposage de vos préparations en les faisant bouillir dans l’eau une dizaine de minutes. Je vous conseille également de stériliser oud ésinfecteur l’intégralité du matériel servant à fabriquer vos produits: les tasses à mesurer, tous les instruments comme les couteaux, ciseaux, planches etc.. Certains les nettoie d’abord avec un peu d’alcool fort, vous trouverez facilement votre méthode !

Durant la macération et par la suite lors de l’entreposage, vos pots et bouteilles doivent être étiquetés avec soin.

Je vous conseille également de bien inscrire sur l’étiquette: Nom français (et latin) de la plante, sa provenance, plante fraîche ou séchée, le ou les solvants utilisés ainsi que leurs proportions, date du début de la macération, préparation réservée à l’usage externe seulement si c’est le cas puis si possible le poids de la plante en grammes et le volume d’alcool en millilitres

Bref d’écrire un petit « récap » comme cela vous saurez comment faire et dans quelles proportions la fois prochaine !

 


Surtout ne vous découragez pas par les erreurs en cours de route. Vous vous sentirez plus à l’aise au fil des expérimentations et découvrirez les joies d’être autonome et d’établir un contact différent et magique avec les végétaux qui vous entourent !


 

(cf  Gabrielle Champagne, Herboriste-thérapeute)

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