La dépression saisonnière

 

L’heure d’été vient de laisser sa place à l’heure d’hiver, ce passage à l’heure d’hiver annonce aussi le début d’une longue période hivernale où les jours sont froids et sombres, ce qui affecte le moral.

On estime aujourd’hui que 20 % de la population éprouve chaque année une déprime saisonnière durant l’automne et l’hiver.

« Spleen quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle …. » disait Baudelaire. Mais la déprime n’est pas l’apanage des poètes, nous sommes aussi nombreuses à subir ces coups de blues qui nous minent, surtout pendant les journées courtes et sombres de l’hiver qui je vous l’accorde arrivent très vite .

 

 

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C’est quoi au juste la dépression saisonnière?

 

 

La dépression saisonnière, ou trouble affectif saisonnier (TAS), est une dépression liée au manque de lumière naturelle. Pour que l’on parle médicalement de dépression saisonnière, il faut que cette dépression surviennent au même moment chaque année, en automne ou en hiver, pendant au moins 2 années consécutives, et qu’elle dure jusqu’au printemps suivant.

 

Qui est concerné ?

 

En Europe, les études concernant la dépression saisonnière concernerait de 1.3 à 4.6% de la population, mais attention  le mode de calcul dépend énormément des critères objectifs…

La majorité, entre 70 et 80 % des personnes atteintes sont des femmes. Les enfants et les adolescents sont plus rarement touchés.

Plus on s’éloigne de l’équateur, plus le nombre de gens atteints augmente, car le nombre d’heures d’ensoleillement fluctue davantage au cours de l’année. Par exemple, en Alaska, où le soleil ne se lève pas du tout pendant plus de 1 mois durant l’hiver, 9 % de la population souffre de dépression saisonnière.

Chez les personnes souffrant de dépression classique ou de maladie bipolaire (avec des épisodes dépressifs), la dépression présente une exacerbation saisonnière chez 10 à 15 % des personnes atteintes.

Comme c’est le cas pour la dépression classique, les symptômes de dépression saisonnière peuvent s’aggraver au point de conduire à des idées suicidaires.

 

On cherche la cause…La faute à la disparition du soleil !

 

En effet, la lumière joue un rôle important dans la régulation de l’horloge biologique interne. Celle-ci contrôle plusieurs fonctions du corps suivant des rythmes bien précis, comme les cycles d’éveil et de sommeil et la sécrétion de diverses hormones selon l’heure du jour.

Après avoir pénétré dans l’oeil, les rayons lumineux se transforment en signaux électriques qui, une fois envoyés au cerveau, agissent sur les neurotransmetteurs. Un de ceux-ci, la sérotonine, parfois appelée « l’hormone du bonheur », régularise l’humeur et gouverne la production de la mélatonine, une autre hormone responsable des cycles éveil-sommeil. La sécrétion de mélatonine est inhibée durant le jour et stimulée durant la nuit. Les dérèglements hormonaux causés par un manque de lumière peuvent être suffisamment importants pour entraîner des symptômes liés à la dépression.

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Degré de luminosité : quelques repères

Journée d’été ensoleillée : de 50 000 à 130 000 lux

Journée d’hiver ensoleillée : de 2 000 à 20 000 lux

À l’intérieur d’une maison : de 100 à 500 lux

Dans un bureau bien éclairé : de 400 à 1 000 lux

 

Symptômes

 

Les symptômes suivants surviennent toujours à la même période de l’année, d’octobre à mars, mais surtout en novembre, en décembre et en janvier. Ils disparaissent progressivement au printemps ou spontanément durant un voyage sous le soleil.

  • Une humeur triste présente tous les jours toute la journée, irritabilité.
  • Une diminution du plaisir éprouvé lors d’activité ou de situations entraînant habituellement du plaisir.
  • Un état de fatigue chronique et de la somnolence durant le jour, une difficulté à se lever le matin.
  • Une perte d’intérêt et un manque d’initiative.
  • Un manque de concentration, une difficulté à prendre des décisions.
  • Un degré plus élevé de stress : cet état peut engendrer des comportements compensatoires tels que la consommation accrue d’alcool ou des envies incontrôlables d’aliments sucrés pouvant entraîner une prise de poids.
  • Une impression d’être ralenti ou au contraire, agité.
  • Un besoin accru de sommeil.
  • Une baisse de productivité aux études ou au travail.
  • Une baisse de la libido.
  • Une tendance à s’isoler.
  • Un sentiment de dévalorisation, une culpabilité.
  • Des idées noires, des pensées de mort ou même des idées suicidaires.

 

Personnes à risque

  • Celles dont un membre de la famille proche (père, mère, frère, soeur) a souffert de dépression saisonnière.
  • Les femmes davantage à risque que les hommes.
  • Les personnes vivant dans les pays où l’ensoleillement est faible en hiver.
  • Les personnes ayant un métier en intérieur leur empêchant de voir la lumière du jour en hiver.

 

Les personnes les plus touchées par la déprime sont des personnes à forte réactivité émotionnelle. Emotives, elles sont très sensibles aux émotions négatives comme la tristesse. Or, quand on est très émotif et qu’on est soumis à un événement stressant, même minime, on a plus de risque de développer une réaction anxieuse.

Mais il existe des facteurs protecteurs qui préservent de la déprime : ce n’est pas la même chose si on est seul ou en couple uni ; si on a une famille aimante ou toxique. L’environnement professionnel joue également. Ces facteurs de protection sont puissants et ils peuvent être suffisants pour nous protéger de ces coups de déprime, mais si on cumule un tempérament hypersensible, des antécédents familiaux de dépression et un environnement affectif peu agréable, alors l’événement stressant risque d’être plus difficile à gérer.

 

 

Notre environnement compte beaucoup

 

On peut comparer notre cerveau à une voiture, dont la dopamine serait le moteur, c’est-à-dire l’énergie, le plaisir ; la noradrénaline serait le volant qui nous donnerait la direction à suivre et la sérotonine, l’alarme de la voiture qui nous préviendrait du danger. Notre environnement joue un rôle majeur sur le bon fonctionnement de ces neurotransmetteurs. Stressant, il va freiner la sérotonine : on aura alors tendance à l’hypersensibilité. Si la dopamine est freinée, c’est la panne de moteur. Cela intervient surtout dans le cadre d’un environnement peu gratifiant, propice à la frustration où on a la sensation d’agir par devoir. Un manque de noradrénaline intervient surtout dans un environnement complexe, avec beaucoup d’informations à gérer. D’où la nécessité de s’occuper de soi avec bienveillance, de bien s’entourer.

 

Comment lutter contre cette déprime saisonnière ?

 

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Luminothérapie

On conseille généralement aux personnes souffrant de cet état dépressif saisonnier de suivre un traitement spécifique : la luminothérapie.

Scientifiquement reconnu, ce traitement consiste à s’exposer quotidiennement à une importante source de lumière. Plutôt agréable et avec de rares et faibles effets secondaires, pourquoi ne pas essayer ?

En plus, même le prix est accessible : entre 10 et 15 € la séance en institut et environ 100 € pour une lampe efficace.

 

 

 

 

 

Réflexes quotidiens

Autrement, vous pouvez adopter quelques réflexes simples pour retrouver le sourire. Nous vous conseillons :

  • De sortir ! L’essentiel étant de profiter de la lumière naturelle extérieure. Profitez-en pour voir des amis et vous détendre, tout en restant actif.
  • Laisser pénétrer le maximum de lumière solaire à l’intérieur de sa demeure. Des murs de couleurs pâles augmentent à coup sûr la luminosité d’une pièce. On peut aussi placer quelques miroirs à des endroits stratégiques.
  • De profiter de la terre : si vous en avez l’occasion, faites un peu de jardinage, entretenez vos plantes ou baladez vous en forêt, les plantes dégagent de bonnes ondes !
  • Faire du sport et se relaxer : en pratiquant une activité sportive, vous allez fabriquer des endorphines qui font du bien au corps et à l’esprit. Parallèlement, essayez de trouver quelques exercices de relaxation à faire le soir.
  • Enfin, vous pouvez aussi prendre quelques compléments alimentaires naturels pour vous aider à garder le moral :
    • mangez du chocolat ;
    • prenez de la vitamine C ;
    • mangez des agrumes ;
    • faites infuser du millepertuis, etc…

 

 

 

Si l’on croit souffrir de dépression saisonnière, il est préférable de consulter un médecin afin qu’il établisse un diagnostic clair.

Puisque la dépression saisonnière résulte d’un manque de lumière, il suffit généralement de combler cette lacune pour retrouver son énergie.

 

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